Ice Pickin’ - Albert Collins

  • Stephan

 

La musique à de nombreuses vertus. Elle apaise les esprits. C'est également un excellent moyen d’expression permettant  de donner des opinions, de dénoncer des conditions de vie. Le blues nous a laissé de nombreux témoignages sur les conditions de vie des noirs américains.  La musique blues se fait le porte parole de ceux qui ne peuvent pas s’exprimer durant la première moitié du vingtième siècle. De nombreux bluesmen ont subi durant leur enfance une ségrégation douloureuse, qui ne laisse aucun espace d’expression aux citoyens dits de "seconde classe". Le seul droit que possèdent ces personnes était de se taire . Le blues se fait écho d’ un certaine  dureté sociale aux États-Unis. 

 

 

Durant leur jeunesse,  de nombreux bluesmen ont subi le poids psychologique d’une oppression constante de l’administration américaine sur la population noire. Leur seul échappatoire est la musique. Le blues est plus qu’en genre musical, elle raconte la destinée des noirs d’Amérique confrontés à un racisme institutionnalisé.  Comme beaucoup de ses contemporains, Albert Collins durant sa jeunesse apprend à résister et à se défendre face à ces agressions.

 

 

Albert Collins est né le 1 octobre 1932 à Leona dans le Texas. Initié très jeune à la guitare par son cousin Lightnin’Hopkins, également résident de  Leona, qui jouait lors de réunions de famille. Il s’installe avec sa famille à Houston en 1941. Albert prend des cours de piano mais il découvre la guitare grâce à sa cousine. C’est à l'âge de 16 ans qu’Albert Collins décide de se concentrer sur l’apprentissage de la guitare. 

Il commence sa carrière de musicien au sein d’un groupe de country blues dans son Texas natal. Il y développe un style très personnel facilement reconnaissable. Au fil des années 50, il se produit dans divers club de Houston et ses alentours. 

 

 

C’est à  partir de 1958 qu’Albert Collins enregistre ses premiers titres auprès de maisons de disques indépendante texane.  Ses premières chansons sont développées autour de la thématique du froid qui lui valent le surnom d’Iceman. Cette idée lui est venue un soir de tempête de neige alors qu’il était au volant de sa voiture, ses essuie-glace étant gelés. 

Surnommé The master of Telecaster, Albert Collins retombe dans un certain anonymat au cours des années 1970. Il faut attendre la fin de cette décennie pour que ce guitariste retrouve le chemin des studios en signant un contrat avec  la maison de disques Alligator. Il  enregistre l’album Ice Pickin’ en 1978, qui connaît un énorme succès et est très bien reçu par la presse. 

 

 

La glace n’est plus le thème récurrent de ses chansons, mais son style de jeu à la guitare. Son jeu dynamique et agressif donne l’impression qu’il frappe les cordes de sa guitare avec un pic à glace.  

Cet album est considéré comme le meilleur album de blues de 1978 et également des années 70. Il est nommé au Grammy Award en 1979.

Issu d’une génération qui a connu le swing des grandes formations de jazz, la musique que nous offre Albert Collins sur cet album lorgne plus du côté du jazz que vers le blues, même si son jeu à la guitare reste profondément blues. Et c’est un véritable plaisir que d’écouter ce disque. C’est grâce à cet album que la carrière de ce guitariste de génie va réellement décoller. Albert Collins meurt prématurément d’un cancer des poumons le 24 novembre 1993 à Las Vegas . Il est considéré comme l’un des plus grands guitariste de la planète.

 

 

Titres à écouter en priorité : Cold, Cold feeling, Honey hush , Ice pick




 

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